En route
Ce qu’il y a de plus merveilleux avec la dixième étape est que, plus nous la travaillons, moins sa seconde partie est nécessaire. En d’autres termes, avec le temps, nous causons moins souvent de tort aux autres. Lorsque nous entrons en rétablissement, nous n’avons pour la plupart, jamais été capables de vivre une relation dans la durée, encore moins une relation où les conflits étaient résolus dans un climat sain de respect mutuel. Certains ont connu avec leurs partenaires de terribles moments de disputes mais, une fois ceux-ci passés, n’ont jamais su regarder les problèmes profonds qui en étaient la cause. Certains autres sont tombés dans l’excès inverse, en ne montrant jamais de désaccord avec les personnes qui étaient leur soi-disant plus proches parents et amis. Il leur paraissait plus facile de garder leurs distances que de risquer de créer un conflit qu’ils auraient dû affronter. Enfin, d’autres ont simplement rompu dès que la relation risquait d’être conflictuelle. Blesser l’autre n’avait pas grande importance ; cela semblait plus facile que de chercher à résoudre le conflit et construire une relation plus forte.
La dixième étape nous donne accès à la durée dans le relation – et nous avons besoin de vivre des relations qui durent, particulièrement dans NA. Après tout, nous dépendons les uns des autres pour rester en vie. Pour beaucoup, nous sommes profondément attachés aux personnes qui sont arrivées à NA en même temps que nous et qui sont encore là. Nous avons fait du service ensemble, partagé des appartements, il y a eu entre nous des mariages et des divorces. Nous avons célébré ensemble les grands moments de la vie : naissances, obtentions de diplômes, achat de maison, promotions au travail et anniversaires de rétablissement. Ensemble, nous avons vécu des deuils et nous nous sommes réconfortés dans les périodes douloureuses de l’existence. Nos destinées se sont mêlées dans une histoire partagée. Nous formons une grande famille.
Apprendre à admettre nos torts dès que nous nous en apercevons conduit à une liberté toute différente de celle que nous connaissions auparavant. A présent, cela se fait tellement plus naturellement que nous nous demandons bien pourquoi cela nous paralysait autant. D’une certaine façon, nous nous sentions tellement “en dessous des autres “, qu’admettre une erreur était comme dévoiler au grand jour ce secret profondément enfoui : notre infériorité. Mais lorsque nous avons découvert, par le travail des étapes, que nous n’avions aucune raison de nous croire inférieurs et que nous avions autant de valeur que les autres, admettre que nous avions tort a perdu son côté douloureux. La reconstruction de notre personnalité approche de son achèvement.
De quelle façon la dixième étape m’aide-t-elle à vivre dans le présent ?
Réponse à venir…
Qu’est-ce que je fais différemment depuis que je pratique la dixième étape ?
Réponse à venir…
Travailler la dixième étape nous permet de donner plus d’équilibre et d’harmonie à notre vie. Nous sommes bien plus souvent heureux et sereins qu’auparavant. L’état contraire est tellement rare que, lorsque nous ne sommes pas dans notre assiette, nous y voyons le signe que quelque chose va mal. Nous pouvons alors immédiatement identifier la cause du malaise en faisant un inventaire personnel.
La liberté qui s’est accrue en nous depuis que nous avons commencé à travailler les étapes apporte, à présent, d’innombrables choix et options. Nous possédons la totale liberté de créer la vie que nous souhaitons mener. Nous commençons à nous interroger sur son sens et son but. Le mode de vie que nous avons choisi aide-t-il le dépendant qui souffre encore ou rend-il, d’une certaine manière, le monde meilleur ? Ce questionnement trouvera son sens dans la onzième étape.
