Les principes spirituels
Dans la deuxième étape, nous nous concentrons sur l’ouverture d’esprit, la bonne volonté, la foi, la confiance et l’humilité. Le principe d’ouverture d’esprit dont parle la deuxième étape naît de notre compréhension du fait que nous ne pouvons nous rétablir seuls et que nous avons besoin de recevoir une certaine forme d’aide. Il nous ouvre ensuite à l’idée que cette aide est possible. Il n’est pas important de chercher comment une puissance supérieure à nous-mêmes réussira à nous aider, il suffit de croire que c’est possible.
En quoi le fait de manquer d’ouverture d’esprit est-il nuisible à mon rétablissement ?
Manquer d’ouverture d’esprit est d’une manière générale nuisible.
Rien n’est immuable en ce monde. S’adapter est donc vital. L’adaptation demande de l’ouverture d’esprit. De même, le rétablissement induit une transformation, une évolution, une adaptation appelant une ouverture d’esprit. Manquer d’ouverture d’esprit c’est prendre le risque d’être inflexible et de s’opposer au changement, au rétablissement.
De quelle façon ai-je fait preuve d’ouverture d’esprit dans ma vie aujourd’hui ?
Je fais preuve d’ouverture d’esprit aujourd’hui : en sortant du déni concernant ma dépendance active, en acceptant le groupe comme une puissance supérieure à moi-même, en expérimentant le rétablissement collectif , en acceptant de mettre en oeuvre les suggestions qui m’étaient faites, en admettant que les choses ne dépendent pas que de moi. Sans une ouverture d’esprit cela aurait été impossible.
Comment ma vie a-t-elle changé depuis que je suis en rétablissement ? Est-ce que je crois que je peux changer encore davantage ?
Même si je reste la même personne, ma vie a complètement changé depuis que je me rétablis de la dépendance. Je ne consomme plus, je ne côtoie plus les mêmes personnes, je ne fréquente plus les mêmes lieux, je ne vis plus au même rythme,…
- Physiquement, mon visage est plus reposé, j’ai un fond d’œil clair et une étincelle dans le regard, mon hygiène est plus saine de même que ma maison est plus ordonné, je ne transpire plus abondamment (ancienne anxiété permanente)
- Mentalement, je suis plus confiant en moi, je ne suis plus confus,
- Moralement, je suis plus stable, je suis plus agréable et disponible, j’ai une quasi égalité d’humeur,
- Spirituellement, je ressens de la paix et de la sérénité, je ne suis plus seul grâce aux membres de NA, j’ai confiance
Je reste convaincu d’être un jeune abstinent et que la marge de progression est encore vaste, que du bonheur !
Pratiquer le principe de bonne volonté peut se faire simplement : d’abord, au début, assister aux réunions et écouter les dépendants en rétablissement partager leur expérience de cette étape ; ensuite, appliquer à notre propre rétablissement ce que nous avons entendu. Naturellement, nous demandons à notre parrain de nous guider.
Qu’est-ce que je suis prêt à faire pour recouvrer la raison ?
Je suis d’ores et déjà prêt à demeurer abstinent à tout produit modifiant le comportement.
Je suis également prêt à intégrer avec toujours davantage de bienveillance le fraternité NA dans son ensemble. En effet, le sentiment positif d’appartenance renforce en grandissant mon enthousiasme. Je suis donc de plus en plus disposé à mettre en œuvre ce que l’on me propose.
Je suis également prêt à accueillir toutes les suggestions et/ou propositions de mon parrain.
Y a-t-il une chose pour laquelle je mets aujourd’hui de la bonne volonté, et pour laquelle je n’en avais pas auparavant ? Quelle est-elle ?
Je crois pouvoir dire que je mets aujourd’hui de la bonne volonté à ne plus m’abîmer dans mes tourments. Je m’évertue à prendre de la distance, du recul et de la hauteur sur le passé, le présent et l’avenir. Auparavant je plongeais la tête la première dans l’apitoiement et le ressentiment en me laissant submerger par mes émotions. La sérénité acquise dans le rétablissement ainsi que le travail du programme m’aide à envisager la vie sous un jour meilleur.
Lorsque nous travaillons la deuxième étape, nous ne pouvons pas nous contenter simplement de rester assis et attendre de ressentir la foi : il faut la travailler. Une des suggestions qui a marché pour beaucoup d’entre nous, consiste à « faire comme si » nous avions la foi. Cela ne veut pas dire qu’il faille être malhonnête avec soi-même. Nous n’avons pas besoin de mentir à notre parrain ou à quiconque à propos du point où nous en sommes avec cette étape. Nous ne faisons pas cela pour faire bon effet ou paraître à notre avantage. « Faire comme si » signifie simplement vivre comme si ce que nous attendions allait se produire. Dans la deuxième étape, cela veut dire vivre comme si nous croyons que nous allons recouvrer la raison. Ceci peut fonctionner dans plusieurs aspects de notre vie personnelle. Certains membres suggèrent que nous commencions à « faire comme si » en allant régulièrement aux réunions et en suivant les suggestions de notre parrain.
Quel acte, accompli par moi, témoigne de ma foi ?
Je constate l’amplification de mon sentiment d’appartenance dans le mouvement. J’ai aujourd’hui une foi solide dans Narcotiques Anonymes, dans le programme et dans le groupe. Je crois témoigner de cette foi par mon implication et par les actions que je mène : services (littérature, secrétariat, hôte), informations publiques (prison, hôpitaux), échanges avec les membres, disponibilité avec les dépendants, assiduité de présence aux réunions.
J’ajouterais qu’après 2 ans de rétablissement j’ai cessé le tabac. Cela faisait presque 30 ans que je fumais et 10 que je souhaitais arrêter. Je crois que c’est la foi dans le programme, et ma conviction de faire le choix de vivre, qui m’a donné cette force.
Comment ma foi grandit-elle ?
Plus les jours passent plus mon sentiment d’appartenance grandit pour le mouvement des Narcotiques Anonymes. Ce sentiment est pour moi un indicateur de ma foi. C’est au sein de NA que j’ai trouvé le moyen de m’engager sur le chemin du rétablissement. Plus je me rétablis, plus je m’implique. Plus je m’implique, plus ma foi grandit. Je redécouvre progressivement le rapprochement avec ma Puissance supérieure. Ce lien n’avait pas disparu mais je ne l’entretenait pas suffisamment. Aujourd’hui je ressens ce retour et cette légèreté.
Ai-je pu faire des projets avec la foi qu’ils ne seraient pas contrecarrés par la dépendance ?
J’ai tout simplement (et si fondamentalement) retrouvé le désir de vivre, reformé le projet de vivre. Chemin faisant de nombreux projets se déclinent. Qu’ils soient matériels, intellectuels ou spirituels ils sont des conséquences positives de ce désir de vivre retrouvé. J’ai de plus, juste pour aujourd’hui, la conviction de pouvoir les mener à leur terme (ou du moins qu’ils ne soient pas contrecarré par la consommation). Donc oui, un grand oui !
Pratiquer le principe de confiance requiert de transcender le sentiment de peur inhérent au retour à la raison. Même si nous avons peu de temps d’abstinence, en progressant dans le rétablissement, nous avons probablement déjà vécu des souffrances sur le plan émotionnel. Nous pouvons craindre qu’il y en ait d’autres. En un sens, nous avons raison : il y « aura » davantage de souffrance. Cependant, elle ne dépassera pas le seuil de ce que nous pouvons supporter, et elle ne devra pas être vécue dans la solitude. Si nous nous donnons la capacité d’accroître notre confiance envers le processus du rétablissement et une puissance supérieure à nous-mêmes, nous pouvons alors traverser les périodes de souffrance qui surviennent au cours de notre rétablissement. Nous savons que ce qui nous attend ensuite n’est pas qu’un bonheur superficiel ; il s’agit d’une transformation fondamentale qui améliorera notre vie à un niveau plus profond.
Quelles sont les peurs qui entravent ma confiance ?
La nécessité de l’aide dont j’avais besoin à mon arrivée était telle qu’en vérité je n’avais pas de réserve, pas de peur. C’est la peur de mon désespoir de dépendant actif qui entravait ma confiance, pas la perspective du rétablissement.
J’ai cependant pu être « dérangé » dans les première réunions par l’évocation de Dieu dans la littérature. Je n’ai reçu aucune instruction religieuse. Il n’y a donc là aucune évidence pour moi. Je ne suis pourtant pas dénué de spiritualité. Ma quête de sens s’est en fait adossée progressivement à un patchwork d’idées et de concepts glané ici et là dans différentes cultures. Ma religion puzzle à édifié progressivement une foi très personnelle et intime qu’il m’est difficile de partager avec autrui. Mon absence de religion « prêt à porter » a trouvé tout son sens dans l’évocation dans le programme de Dieu, tel que je le conçois. J’ai donc adopté le groupe comme ma puissance supérieure afin d’adhérer à la fraternité et de trouver une clé de lecture à la littérature.
Plus globalement, ceux ne sont pas des peurs identifiés qui pourraient entraver ma confiance mais bien plutôt la confusion du mental. Lorsque le mental s’emballe comme une tempête fait s’élever le sable dans le désert, plus rien n’est visible et tout devient confus.
De quelle manière puis-je lâcher prise sur ces peurs ?
Je n’ai pas à lâcher prise sur ces peurs mais à adhérer au fait qu’elles n’existent pas. C’est l’agitation du mental qui les créés fictivement. Il reste néanmoins à demeurer paisible dans la durée. Préventivement, il s’agit de méditer et de prier, d’avoir une bonne hygiène de vie et de faire marcher le programme. Curativement, d’aller marcher, d’aller en réunion. Les peurs alors disparaissent comme par enchantements car elles n’existent pas.
Quel acte montre que j’ai foi envers le processus du rétablissement et envers une puissance supérieure à moi-même ?
Je constate que la confiance s’est établit entre la fraternité et moi-même. Cette confiance s’est construite progressivement par une succession de petites actions. Venir régulièrement en réunion, contacter mon parrain, échanger avec mes nouveaux amis, lire de la littérature, participer à des informations publiques sont des exemples d’actions qui ont fait grandir ma foi dans notre mouvement. Le constat de mon rétablissement, un jour à la fois, m’engage à croire toujours davantage au miracle du programme de NA et de la valeur thérapeutique qu’un dépendant peut apporter à un autre. Je participe aujourd’hui à quelque chose de plus grand que moi, cette puissance supérieure que le collectif NA qui m’aide à reconnaître et étreindre.
Le principe d’humilité naît du fait que nous reconnaissons qu’il « existe » une puissance supérieure à nous-mêmes. Pour la plupart d’entre nous, arrêter de fonctionner en se fiant à sa propre tête et commencer à demander de l’aide nécessite un terrible effort, mais lorsqu’il est entrepris, il amorce la pratique de l’humilité telle qu’on la trouve dans la deuxième étape.
Ai-je aujourd’hui recherché l’aide d’une puissance supérieure à moi-même ? Comment ?
Je crois que dorénavant chaque jours je recherche l’aide d’une puissance supérieure à moi-même. Cela se concrétise d’ores et déjà aussi simplement que participer quasi quotidiennement à une réunion NA. Le sentiment joyeux qui en découle m’encourage à persévérer sur le chemin du rétablissement. Cela se concrétise aussi par le fait de demander de l’aide beaucoup plus facilement et fréquemment qu’auparavant. Cela se concrétise également par le développement de la faculté à relativiser toutes les situations, en sachant prendre du recul, de la distance, en sachant ne plus être dans la toute-puissance (et donc la frustration). Je me surprends aussi à prier et méditer davantage.
Ai-je recherché l’aide de mon parrain, ai-je participé à une réunion, et me suis-je joint à d’autres dépendants en rétablissement ? Quels en ont été les résultats ?
Je recherche régulièrement l’aide de mon parrain. Je me suis fixé comme objectif de le contacter toutes les semaines. Cette pratique m’oblige à faire preuve d’humilité en me soumettant à cet appel. Je réalise de 1 à 7 réunions hebdomadaires, sans y déroger, avec une moyenne d’environ 4 réunions. Je contacte régulièrement d’autres dépendants pour trouver de l’aide, en prodiguer ou simplement prendre des nouvelles. Le résultat de ces actions est un bien-être intérieur régulièrement renouvelé et amplifié. Merci NA !