Nous avons avoué à un autre être humain
Comme dépendants, un de nos plus gros problèmes est de ne pas savoir faire la différence entre notre responsabilité et celle des autres. Nous pouvons nous sentir responsables de catastrophes dans lesquelles nous ne sommes pour rien et, à l’inverse, être souvent dans le déni total à propos des blessures que nous avons infligés aux autres comme à nous-mêmes. Nous dramatisons à l’excès des problèmes mineurs, et nous haussons les épaules face à ceux que nous devrions réellement prendre au sérieux. Au moment où nous commençons notre cinquième étape, si nous ne sommes pas certains de ce que représente la nature exacte de nos torts, nous le saurons après l’avoir terminée, par le fait même d’avoir avoué nos torts à un autre être humain. Ce que nous ne pouvons voir, celui ou celle qui nous écoutera pourra le faire à notre place, il ou elle nous aidera à faire la part des responsabilités que nous devons ou non endosser comme étant les nôtres.
Nous avons, pour la plupart, demandé à un membre de nous parrainer avant de commencer dans les formes le travail des étapes, et nous entretenons la relation avec cette personne. Pour beaucoup, notre parrain ou notre marraine sera cet » autre être humain » que nous choisirons pour écouter notre cinquième étape. Il ou elle nous aidera à faire le tri des choses où notre responsabilité est manifeste, de celles où elle n’est pas engagée. La relation que nous avons construite avec notre parrain ou notre marraine nous apportera, envers eux, la confiance dont nous avons besoin. Lorsque notre parrain ou notre marraine partage des détails de son propre inventaire au moment où nous partageons le nôtre, la valeur thérapeutique d’un dépendant en aidant un autre s’exprime alors dans toute sa force. Cela nous rassure beaucoup de pouvoir constater que nous ne sommes pas les seuls.
La confiance que nous devons avoir en la personne qui écoutera notre cinquième étape dépasse la simple assurance que celle-ci ne divulguera pas nos confidences. Nous devons être sûrs que la personne qui nous écoute réagira de manière appropriée à ce que nous allons partager avec elle. Une des raisons fondamentales qui fait que tant de membres choisissent leur parrain ou leur marraine pour écouter leur cinquième étape est qu’il ou elle comprend la démarche que nous sommes en train de faire et sait déjà, dans le courant de l’opération, quelle forme d’aide sera la mieux appropriée pour nous. Par ailleurs, si nous choisissons notre parrain ou notre marraine pour nous écouter, cela établira une certaine continuité dans le travail des étapes suivantes. En revanche, si, pour une raison quelconque, nous choisissons quelqu’un d’autre pour écouter notre inventaire, ses » qualifications » devront correspondre à celles que nous requérons de notre parrain ou notre marraine : une capacité à apporter du soutien sans minimiser notre responsabilité, une capacité à apporter une influence apaisante durant ce travail si nous commençons à nous sentir bouleversés. En quelques mots, nous devons choisir une personne ayant de la compassion, de l’intégrité et du discernement.
Quelle sont les qualités qui m’attirent chez la personne qui m’écoute ?
Les qualités qui m’attirent chez la personne qui m’écoute sont : l’attrait, l’expérience, l’humilité, la bienveillance, la compassion, l’empathie, la disponibilité, l’écoute active, la critique constructive.
Dans quelle mesure ces qualités rendent-elles ma démarche plus efficace ?
Voici dans quelle mesure les qualités que j’ai citées à la question précédente rendent ma démarche plus efficace :
- L’attrait : Il crée le désir de l’autre en favorisant une relation souhaité et profonde ;
- L’expérience : Elle implique un apprentissage par une succession d’essai et d’erreur qui enrichit et rend pertinent ;
- L’humilité : Elle apaise et réconforte ;
- La bienveillance : Elle permet la confiance et donc l’ouverture à l’autre et la libération de la parole ;
- La compassion : Elle humanise et favorise les échanges et la communication ;
- L’empathie : Elle implique avec sensibilité en créant de la proximité, de l’harmonie et de la confiance ;
- La disponibilité : Elle valorise et met dans de bonnes dispositions ;
- L’écoute active : Elle encourage à se livrer en permettant de ressentir l’accueil et l’intérêt de ce qui est dit ;
- La critique constructive : Elle permet d’accueillir positivement l’éclairage de l’autre et de rebondir.
Pour la plupart d’entre nous, développer une relation honnête est quelque chose de nouveau. Nous sommes experts dans l’art de fuir dès que l’autre nous dit une vérité qui fait mal. Nous sommes également experts dans les rapports polis, distants et sans profondeur véritable. La cinquième étape nous permet de développer l’honnêteté dans nos relations. En premier lieu, nous disons la vérité à propos de qui nous sommes, ensuite vient la partie difficile : nous écoutons la réaction. Une telle relation est de nature à terrifier la plupart d’entre nous. La cinquième étape nous offre l’occasion unique d’expérimenter cette relation en toute sécurité. Nous pouvons pratiquement avoir l’assurance de ne pas être jugés.
Suis-je prêt à faire confiance à la personne qui va écouter ma cinquième étape ?
Je suis tout à fait prêt à faire confiance à la personne qui va écouter ma cinquième étape. D’une part, parce que je suis complètement disposé à réaliser cet exercice et, d’autre part, parce que je partagerai mon travail d’étape avec une personne que j’aurais désigné pour la confiance que j’ai en elle.
Qu’est-ce que j’attends de cette personne ?
J’attends d’abord et avant tout qu’elle soit elle-même. Je suis convaincu qu’elle saura manifester les qualités évoqués dans les questions précédentes (l’attrait, l’expérience, l’humilité, la bienveillance, la compassion, l’empathie, la disponibilité, l’écoute active, la critique constructive).
Comment le travail de la cinquième étape me permettra-t-il de développer de nouvelles formes de relations ?
Je prends conscience plus justement de ma relation aux autres au cours de ce travail. Quelle qu’en soit l’évolution (je n’en mesure pas encore tous les effets), je reste convaincu qu’il en résultera un développement. En effet, qu’il s’agisse d’une transformation (amorce de changement) ou d’une confirmation (accord à moi-même sur l’existant), il s’agira bien de développer de nouvelles formes de relations.
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