En route
Dans le passé, peut-être durant l’enfance ou durant notre période de consommation active, nous avons peut-être eu un aperçu de ce que nous allions devenir. Nous avons probablement cru que la vie ne nous avait pas placés là où il fallait pour devenir ce que nous rêvions d’être, ou bien que nous étions incapables, par nature, d’améliorer notre situation. Nous avons pu également faire des rêves d’argent, de prestige ou de statut social. Dans le programme spirituel de Narcotiques Anonymes, nous sommes davantage concernés par la croissance spirituelle. Nous nous efforçons de penser aux qualités que nous souhaitons avoir ou aux personnes en rétablissement que nous connaissons et qui possèdent des qualités que nous souhaitons acquérir.
En travaillant cette étape, nous commençons à avoir une meilleure vision de la personne que nous aimerions être. Si nous étions égoïste, nous envisageons probablement de comprendre le désintéressement, en aidant par exemple un autre dépendant à trouver son rétablissement ou en faisant un don tout à fait désintéressé. Si nous étions paresseux, nous pouvons envisager de devenir productifs et récolter les bénéfices de nos efforts. Si nous étions malhonnêtes, nous pouvons imaginer la liberté que représente le fait de ne plus avoir à s’inquiéter constamment de savoir quand nous serons pris. Au moyen de cette étape, nous voulons acquérir une juste vision de nous-mêmes et obtenir l’espoir d’y parvenir.
Qu’est-ce que j’envisage d’accomplir avec les qualités que je souhaite acquérir ? Que pourrais-je envisager comme carrière ? Que vais-je faire de mon temps libre ? Quel père ou quelle mère, quel fils ou quelle fille, quel partenaire quel ami serai-je ? Donner des détails.
Ce que j’envisage le plus depuis toujours, et qui est rendu chaque jour un peu plus possible dans le rétablissement, c’est de trouver et de demeurer dans la sérénité et l’harmonie avec moi-même, les autres et toutes choses en générale. J’ai en fait toujours été tellement tourmenté dans ma vie, touchant même le désespoir le plus profond dans ma dépendance active, que je n’aspire en définitive aujourd’hui qu’à trouver et demeurer en paix.
Plus pragmatiquement, qu’est-ce que j’envisage du point de vue professionnel, dans mes loisirs et dans ma relation aux autres (famille, amis…) ?
Je n’ai jamais vraiment eu l’opportunité d’envisager une carrière. Déjà parce que je n’en ai jamais vraiment eu les moyens (ou trop tardivement) mais surtout parce que cela ne faisait pas sens pour moi accaparé comme je l’étais par mon tourment. Aujourd’hui, à cinquante ans passé, cela ne fait guère plus de sens car cette vie professionnelle est plutôt derrière moi. Je suis en définitive plutôt satisfait de l’activité indépendante que j’ai créé au cours de mon rétablissement. J’ai donc le désir de la poursuivre et de la développer.
Dans mes loisirs, je suis plutôt “modeste”. Je suis globalement curieux des êtres et des choses. Je suis également geek et casanier. Je passe donc beaucoup de temps derrière mes écrans à m’entretenir avec mes amis ou à surfer sur le web. J’aime également aller à la salle de sport depuis que je me rétablis. Je ponctue ce quotidien de petits séjours ici où là, pour me rétablir et pour découvrir.
Dans ma relation aux autres, je reste depuis toujours plutôt indépendant et sauvage. Le rétablissement m’a également fait mettre une distance avec ma famille et je n’ai pas d’enfant. Mes amis sont majoritairement des membres de la fraternité même si je conserve quelques liens avec des personnes choisies qui n’en font pas partie. J’ai le goût de m’ouvrir davantage aux autres.