Les ressentiments
Nous éprouvons des ressentiments lorsque remontent en nous d’anciennes émotions, lorsque nous sommes incapables de lâcher prise, lorsque nous sommes incapables de pardonner et d’oublier quelque chose qui nous a contrariés. Dans la quatrième étape, nous avons de nombreuses raisons d’énumérer nos ressentiments. Tout d’abord, le faire nous aidera à lâcher prise sur d’anciennes colères qui affectent notre vie d’aujourd’hui. Ensuite, explorer nos ressentiments nous permettra d’identifier les schémas auxquels nous recourons pour nous mettre en situation d’être déçus par les autres, particulièrement lorsque nous attendons trop de leur part. Enfin, en faire la liste nous révélera les modes de comportements qui nous emprisonnaient dans un cycle de colère ou d’apitoiement, voire les deux.
Le ressentiment désigne, en philosophie et en psychologie, une forme de rancune ou d’hostilité. Le ressentiment est un sentiment d’hostilité à ce qui est identifié comme la cause d’une frustration. Le sentiment de faiblesse ou d’infériorité, voire la jalousie, face à la « cause » générant cette frustration, conduit à attaquer, rejeter ou refuser la source perçue de cette frustration.
Envers quelles personnes ai-je du ressentiments ? Expliquer les situations qui le provoquent
J’ai du ressentiment envers les personnes suivantes :
- Mon père : il incarne pour moi exclusivement le châtiment. C’est malheureux. J’ai été maltraité, humilié, négligé et abandonné ;
- Ma mère : elle incarne pour moi la trahison. C’est cruel. J’ai été négligé, abusé, maltraité et abandonné ;
- Une compagne (Sylvie) : Elle m’a quittée. Je m’étais énormément investi dans cette relation. Je suis resté sur le carreau ;
- Un collègue (Manuel) : Il a abusé ma confiance. Il m’a mis de nombreux bâtons dans les roues pour me nuire. Je lui dois en parti un licenciement ;
- Un(e) dépendant(e) : J’ai pu vivre différents conflits (notamment de personnalité) et nourrir parfois du ressentiment dans le service au sein de la fraternité.
Envers quelles institutions (école, église, prison, administration, gouvernement) ai-je du ressentiment ? Expliquer les situations qui le provoquent.
J’ai eu du ressentiment envers toutes les institutions représentant l’autorité sociale (administration, école, police, justice…).
A la suite de la maltraitance et de la mort de mon père durant mon adolescence, je me suis révolté contre toutes les formes d’autorités. D’avoir été livré à moi même a laissé une grande place à l’enfant sauvage de même que la maltraitance a laissé une grande place à la révolte. Je pense aussi que d’être le fils d’un homme qui c’est suicidé m’a marginalisé. J’ai nourri beaucoup de ressentiment envers les institutions.
Dans ces situations , quels étaient les motifs ou croyances qui m’amenaient à agir ainsi ?
La négligence, l’abus, l’humiliation, la maltraitance et l’abandon de mes parents depuis le plus jeune âge m’ont mis en défiance de toutes autorités. Le suicide de mon père a exacerbé cette défiance en révolte. Les croyances ? les attentes vis à vis de mes parents ?
- Le manque ou l’absence d’amour, de reconnaissance ou d’intérêt d’un (ou plusieurs) être estimé, aimé ou d’un groupe, d’une communauté. J’attends en retour ;
- L’abandon, d’être seul et livré à moi-même, laissé pour compte alors que la norme ou mon désir exigeait autre chose ;
- La révolte engendré par l’exclusion, le bannissement et le rejet ;
- L’impuissance et la frustration vis-à-vis de quelqu’un ou relativement à une situation ;
- La culpabilité d’être considéré comme un bon à rien par mon père, son suicide.
Note relative à cette question à la suite de remarques de mes parrains/marraines : je ne saurais entrer davantage dans le détail de personnes ou de situations dont j’estime qu’elles sont des effets et non la cause ou l’origine du ressentiment qui de mon point de vu réside dans la maltraitance de mes parents durant mon enfance. Par exemple, je ne nourris pas de ressentiment à l’égard de l’école d’avoir été en échec scolaire mais bien à mes parents.
De quelle manière ma malhonnêteté a-t-elle contribué à mes ressentiments ?
Nourrir du ressentiment démontre l’échec de la réconciliation avec le sujet de ressentiment. Une distance s’est installée. Même si le sujet de ressentiment est légitime on demeure au moins coresponsable du ressentiment. Puisque aucune situation n’est inextricable (puisqu’un choix est toujours possible) si un ressentiment subsiste c’est qu’il est entretenu (même involontairement). Or nourrir du ressentiment c’est se donner du mal et c’est prendre le risque de donner du mal. Qui souhaiterait honnêtement ce mal ? Rester maintenu dans le ressentiment démontrerait à minima une malhonnêteté vis-à-vis de soi-même.
De quelle manière mon incapacité et mon refus à éprouver certaines émotions ont-ils fait naître en moi le ressentiment ?
La contrainte familiale m’interdisait toutes expressions : émotions, sentiments, jugements, avis, goûts, paroles. J’étais rendu impuissant à vivre au sein de mon foyer. Nié, je tarissais toutes émotions pour éviter les châtiments. Cette frustration à fait germer la colère, la révolte et les ressentiments. Je déversais alors ce flot nauséabond à l’extérieur de la maison où j’étais qualifié d’enfant turbulent, agité voir de sale gosse.
Comment mes comportements ont-ils contribué à mes ressentiments ?
Le ressentiment engendre le ressentiment. Chaque fois que j’exprimais ma révolte je prêtais le flanc. Se déchaîner pour vivre engendre un déchaînement alentour, le déchainement alentour pousse à se déchainer davantage, c’est une spirale négative. Mes comportements défiants ont contribué à mes ressentiments.
Suis-je effrayé à l’idée de regarder ma part de responsabilité dans les situations qui provoquent du ressentiment ? Pourquoi ?
Je suis résolu à faire la lumière sur moi. Dans ces conditions, je suis motivé et flexible. Je ne me sens pas effrayé à l’idée de regarder ma part de responsabilité dans les situations qui provoquent du ressentiment. Je devrais cependant rester vigilant à ne pas minimiser cette responsabilité mais bien à demeurer honnête.
Comment mes ressentiments ont-ils affecté la relation avec moi-même, avec les autres et avec une puissance supérieure ?
Voici comment mes ressentiments ont affecté la relation avec :
- Moi-même : mes ressentiments ont entretenu une colère intérieure, un tourment, une négation de moi, un rejet ;
- Les autres : mes ressentiments ont favorisé mon exclusion, ma révolte et ma marginalisation ;
- Une puissance supérieure : mes ressentiments m’ont fait prendre refuge auprès d’une puissance supérieure.
Quels thèmes revenant fréquemment ai-je remarqués dans mes ressentiments ?
Mes ressentiments les plus ancrés et les plus violents trouvent leurs origines dans l’enfance. J’ai remarqué que les thèmes suivants revenaient fréquemment :
- La maltraitance
- La négligence
- L’abus de confiance
- Le manque ou l’absence d’amour
- L’abandon
- L’exclusion
- L’isolement
- La culpabilité
- L’impuissance
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